La fin du MNA de Messali
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Les épiciers mozabites, dont tout le monde connaît, en Algérie, la frugalité, le sens de l'économie et l'astuce sont des Berbères dont les ancêtres s'étaient réfugiés, il y a plusieurs siècles, dans cinq oasis sahariennes pour fuir la persécution, car ils appartenaient à une secte minoritaire de l'islam. Ils n'ont jamais cessé, depuis, d'être critiqués par les musulmans les plus orthodoxes et les plus fanatiques. Dans le cadre de la guerre psychologique certains services du Gouvernement général, jouant de l'arme de la division, essaient de séparer des autres Algériens les Mozabites qui commencent à se trouver avec eux au sein du F.L.N. Ils font courir des rumeurs selon lesquelles la communauté mozabite verserait directement de fortes sommes aux forces de répression françaises. Abane Ramdane et Saad Dahlab font diffuser un tract F.L.N. pour dénoncer cette grossière provocation, mais la manoeuvre n'est pas sans effet : des grèves contre les Mozabite, favorisées, çà et là, par des commerçants jaloux de ces concurrents industrieux, éclatent à Blida, à Boufarik et même dans certains quartiers d'Alger.
Ce sont les leaders du M.N.A. qui se trouvent à la tête de cette campagne d'intoxication et, parmi eux, l'un des proches lieutenants de Messali, l'actif et rusé Rehani. Depuis des semaines les groupes de choc F.L.N. affrontent les messalistes en de sanglantes bagarres, surtout dans la Casbah, mais, cette fois, la mesure est comble. Abane lance le mot d'ordre : Il faut en finir, à Alger, avec le M.N.A.
Les commandos du F.L.N. sont plus nombreux, mieux organisés, mieux armés que ceux de leurs adversaires. Ils se déchaînent avec une redoutable efficacité. Un rapport rédigé par le commissariat central d'Alger note qu'en octobre et en novembre on ramasse, chaque jour, en moyenne, deux cadavres de messalistes dans la capitale. La déroute du M.N.A. s'achève avec le crépuscule de son dieu algérois, Rehani. Bien que très protégé, ce dernier n'échappe pas à Bouchafa, qui accompagné de Fettal, se charge lui-même de l'opération. Il réussit à surprendre Rehani, en basse Casbah et le tue, à coups de revolver, le 10 décembre 1955.

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